L’Auberge espagnole par Samuel Barbier - Erasmus à Madrid octobre 2017

Je regarde le soleil se lever dans la voiture, deux ans que j’attends ça et maintenant j’ai peur.

Samuel Barbier

     Dans mon nouveau salon bien éclairé, décoré par de nombreuses plantes vertes et où l’espagnol est roi, il y à Marie. Marie, croque-monsieur à la main, est une jolie rousse venue de Hamburg pour étudier la médecine en cinquième année.

     Dans mon nouveau salon il y a aussi Karina venue du Mexique pour étudier le théâtre et les arts de la scène après une licence de psychologie dans son pays natal.

     Et puis dans mon nouveau salon il y a Mar, toujours sourire, qui du haut de ses 21 ans vit à Madrid depuis 3 ans et étudie l’ostéopathie.

     Vous l’aurez compris : j’ai trouvé mon auberge espagnole.

   Vous connaissez donc la fin de l’histoire. Je vais vous la raconter depuis le début...

     Retour vers le futur, nous voilà à présent le dimanche 3 Septembre 2017, il est cinq heures du matin, je prends mon petit déjeuner, comme à notre habitude, avec mon fidèle acolyte : mon père .

     Je regarde le soleil se lever dans la voiture, deux ans que j’attends ça et maintenant j’ai peur.

     J’ai la boule au ventre quand je passe les services de sécurité de l’aéroport. Si vous me demandez de décrire ce que l’on ressent dans un avion qui vous emmène pour un an Erasmus quand vous avez dix-neuf ans, je vous parlerais d’un cocktail exotique mêlant excitation et peur de l’inconnu. J’atterris à Madrid Barajas sous un soleil de plomb.

     Chargé comme un âne. Me voilà donc à Madrid.

     Air Bnb, Idealista, Consulat général de France à Madrid (car oui on m’a volé mon porte-monnaie le quatrième jour), Universidad Complutense, début des cours, plan du metro, rencontres, parc du retiro, piscine/sauna dans le quartier de chueca, tapas, premières sorties : commence le feu d’artifice.

Feu d’artifice d’émotions bonnes et mauvaises d’ailleurs, car les moments de doutes et de solitudes se mêlent avec l’émerveillement, la sensation de liberté et la joie d’être ici.

La vie.

Leçon 1 : « L’union fait la force »

Après deux semaines d’efforts intenses et des journées entières sur mon ordinateur je trouve un appartement. Leçon 1 : « L’union fait la force ». Après deux jours de recherche commune avec Marie et Karina nous rencontrons Mar dans notre futur appartement. L’alchimie opère instantanément.

Nous emménagerons le 1er Octobre.

Vivre chez des amis, rencontrer des étudiants d’Europe et d’ailleurs, faire la fête, me mettre à la page dans chaque cours, combattre ma phobie administrative ont été mon quotidien ces deux dernières semaines.

Mais j’ai aussi flâné dans les rues piétonnes de Madrid aux heures fraiches où tous les espagnols se promènent, visité le musée de la Reina Sofia qui abrite « Guernica» de Picasso, descendu Gran Via (les Champs Elysées madrilènes), gouté des tapas exquis, danser toute la nuit au Café Berlin, profité du soleil dans le grand Parc Retiro, partagé des bières Plaza Dos de Mayos avec des amis, battu la citadelle fortifiée Ikea, adapté mon oreille à la vitesse du parlé espagnol.

J’ai surtout rencontré Marie, Kari, Mar, Sebastien, Orane, Arda, Robin, Clara, Agathe, Capucine, Mario, Gabrielle, Camille, Lisa, Elena, Mati, Fabio, Fabiano, Lucia, Pablo, Anatole, Rebecca, Minerva, Claudia, ...

Ce fut un mois extrêmement riche en émotions. Bien soutenu par les miens en France, j’ai appris pleins de choses et je sens que je vais beaucoup grandir ici.

Rendez vous au prochain épisode, en espérant que mes histoires vous donnent envie de faire vos valises et de partir voir le monde. Erasmus ou non.

Samuel Barbier  

Rédacteur Erasmus des Esprits Libres